Humour de la farce

L'humour de la farce, c'est l'humour "tarte à la crème": les chutes, les personnages sans fond, les blagues en dessous de la ceinture... On joue sur le trop, l'excès. Moins c'est drôle et plus ça l'est: le ridicule est la carte maîtresse de la farce. Que ce soit dans la Commedia Dell'Arte ou dans le cinéma burlesque, l'exagération et les gags sont à l'origine de l'humour qui les rend si appréciés du public.


L'exagération:

 

L'exagération est la base du rendu ridicule des personnages: maquillage extravagant, accessoires en 2D ou encore collerettes et ventres immenses.On retrouve cette exagération dans plusieurs aspects:

  • Costumes et accessoires: On s'amuse beaucoup avec eux lorsque l'on veut susciter le rire. Baleines énormes sous des jupons trop colorés, bouquets de fleurs en 2D, bouteilles gigantesques. Plus c'est gros, mieux c'est vu par le spectateur et en prime les images crées font entrer le public dans une univers de bande dessinée.


  • Jeu des acteurs: Comme dit dans la rubrique masques et gestuelle, le jeu des acteurs est très important. Accentuer des émotions jusqu'à leur paroxysme permet la mise en valeur d'images forte et structurées. Les amoureux de dandinent et remontent sur leurs pointes de pieds, les valets qui se mouchent ont l'air de faire sonner la trompette et lorsque Colombine se déplace, tous peuvent apprécier la danse frénétique de son postérieur.


Les gags:

 

Les gags permettent, en un instant T, de faire rire le spectateur par un comique de geste, de situation inattendu. Ils sont en imprévisibles en général, mais parfois, justement, on va chercher à utiliser ce que le spectateur connait et jouer dans le sous entendu. L'avantage du gag, c'est qu'il est unisexe, transcende les générations et est particulièrement efficace dans l'immédiat. Il est à l'origine d'un rire, cours, un peu bébête, mais il fait toujours mouche ! La farce fourmille de ces gags et ainsi le spectateur est à l’affût du moindre rebondissement, ce qui fait de la commedia et du cinéma burlesque des spectacles particulièrement vivants !

  • La violence: Il y a le gag des coups de bâtons, des tartes à la crème, celui où une pichenette va assommer un personnage, les bagarres ridicules entre valets avec de la nourriture ou par de simples tapettes de fillettes. C'est une sorte de violence inoffensive, un thème que l'on retrouve bien souvent car l'état du perdant a toujours un rendu hilarant !
  • La séduction: Là encore, c'est un thème qui revient souvent et est toujours très riche en gags ! On va retrouver par exemple un Pantalon déclarant son amour à une péronnelle de dos, allant jusqu'à vouloir l'embrasser ; mais lorsqu'il la retrouve, on voit que ce n'était qu'un mannequin ! Il y a aussi le gag du cadeau original: un gigot géant, un bouquet de fleurs fanées, ou bien un "cheval" qu'on ramène tenu sous le bras. C'est un thème que l'on détourne à coeur joie, notamment en refusant les connotations lyriques!
  • Les chutes: Dans la farce, on adore les maladroits: l'homme de haut rang qui se pavane mais tient sa tête trop haut pour voir le trou dans lequel il va tomber, l'arlequin qui renverse par erreur une dame de haut rang se retrouvant le jupon à l'envers et les jambes qui gigotent, décors qui se renversent, rideaux qui se décrochent... Il n'y a pas plus attendu qu'une chute, la farce le sait, et elle l'utilise bien!
  • Le n'importe quoi: Ce sont souvent les gags les plus drôles, ceux qui sortent tellement de l'ordinaire que leur simple originalité produit déjà un effet amusant. Lors de la représentation du Précepteur au théâtre de Saint Quentin en Yvelines, les acteurs ont mis en valeur les coulisses et créer une mise en abyme: ainsi, à l'annonce "scène 6, le lac", une femme est venue verser sa bière sur une croix scotchée au sol, et durant toute la scène, cette bière représenta une étendue d'eau, où quelqu'un s'est même noyé. C'est n'importe quoi, ça surprend, mais c'est drôle et le public a ri. Le n'importe quoi c'est aussi le Capitan qui raconte avoir été copain comme cochon avec Aristote, c'est Charlot qui va fixer les boutons du chemisier d'une femme dans Les temps modernes. Le n'importe quoi, c'est n'importe quoi, et ça plait à tout le monde.

L'humour de la farce omniprésent dans la Commedia Dell'arte et dans le cinéma burlesque. C'est tout le charme de ces arts qui ont tant attiré les publics et marqué l'histoire. C'est un lien qui permet de regrouper toutes les classes, tous les âges et les sexes. C'est tout simplement simple, tout simplement drôle.

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